Références

La Photographie Urbex

Existant depuis des années mais gagnant en popularité, la photographie urbex (de la contraction anglaise « exploration urbaine ») est l’art d’explorer et de prendre des photos de lieux abandonnés construits par la main de l’homme (ruines, maison abandonnée, hôtels, hôpitaux, etc.). Derrière cette pratique se cache une poésie particulière, laissant la place à l’imaginaire. La nature reprenant ces droits, les vestiges de l’activité humaine s’estompent et les lieux vides invitent au voyage, palpitants et inquiétants.

La photographie urbex : description et philosophie

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La pratique de la photographie urbex est assez codifiée même si son expansion tend à modifier ces codes. Le choix des lieux se fait en amont et une phase de récolte d’informations est au préalable nécessaire : le lieu est-il abandonné, facile d’accès, présente-t-il des dangers particuliers, quel est l’objectif et quelles photographies veut-on prendre dans ce cadre, cette architecture, cette ruine urbaine ? Ce paysage abandonné doit en général se mériter et l’exploration est de rigueur. Parmi les dangers, on peut citer les chiens, les gardiens, le verre cassé coupant, les éléments de plafond pouvant tomber, les sols instables, etc. Vous l’aurez compris, la photographie urbex est à réaliser à ses risques et périls ! C’est là un pan entier de la philosophie urbex. Derrière un paysage grandiose que l’on peut apprécier sur une photo, il y a un travail de repérage, de préparation et d’exploration avant de visiter des lieux abandonnés.

Une autre partie de cette philosophie concerne l’art photographique directement : comment capturer une photo unique, une prise de vue exceptionnelle retranscrivant l’atmosphère si particulière d’un lieu en ruine ou sans personne ne l’occupant ? Cela fait directement appel à la sensibilité du photographe et à sa volonté de retranscrire la magie des lieux. Le noir est blanc est parfois utilisé et le format du tirage peut aussi varier mais la véritable pour la forme mais la réponse ne se trouve pas dans ces choix techniques : il est question de ressenti et de sentiments éprouvés lors de l’exploration et de la découverte du point de vue si spécial. En général réalisée seule, l’exploration urbaine permet de se recueillir, de contempler les lieux abandonnés et de réaliser un voyage introspectif avant de réaliser les photographies.

La photographie urbex : code et aspect pratique

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Parmi les codes et les bonnes pratiques, il convient premièrement d’être discret sur l’adresse des lieux visités qu’ils soient abandonnés ou non sous peine de voir un afflux de visiteurs grandissant. L’urbex est aussi une pratique réalisée sans autorisation de pénétrer dans les lieux. Ainsi, il faut mesurer les risques et comprendre qu’il est nécessaire d’avoir de la chance pour pouvoir pénétrer dans de tels lieux. L’urbex n’encourageant pas l’effraction, il faut trouver un moyen de rentrer sans détérioration. Vous pouvez en revanche vous introduire par une porte ouverte, une fenêtre cassée (toujours en faisant attention au verre), une ouverture dans un mur, etc. Il est aussi essentiel de préserver les lieux et de ne rien détériorer ou dérober lors de votre visite. Celle-ci doit se dérouler en toute quiétude, en pensant aux visiteurs qui auront la surprise de découvrir les lieux et les ruines après vous. La philosophie urbex condamne toute forme de violence ou de vandalisme. Ces lieux sont comme des musées suspendus dans le temps et des vestiges de l’activité humaine. Votre exploration et votre travail photographique doivent être respectueux de la ruine abandonnée tout comme de l’architecture d’un bâtiment.

Pour l’aspect pratique, il y a des choses évidentes qui méritent d’être rappelée pour les personnes souhaitant débuter l’urbex : la rigueur et la préparation sont des points à ne pas négliger sous peine d’avoir de mauvaises surprises. Voici quelques exemples de points à préparer en amont de toute exploration :

  • Il faut préparer son itinéraire de voyage, voir où l’on peut se garer au plus proche sans risque de se faire repérer et trouver un moyen d’approche à pied,
  • Il faut préparer une liste de vêtements et du matériel à emporter : sac à dos comprenant des lampes torches, des vivres, une trousse à pharmacie, le matériel photo (composé d’un trépied, d’un boîtier, d’un objectif et d’une lumière en général) etc.,
  • Il faut se renseigner auprès d’autres membres ou en glanant des infos présentes en ligne sur les dangers des lieux en ruine ou abandonnés,
  • Il faut étudier ses différentes options si votre visite ne se passe pas comme prévu : rebrousser chemin, essayer un autre passage, etc.,
  • Il faut faire un travail sur sa démarche artistique et l’objectif principal du projet photographique vous menant à cet urbex : juste appuyer sur le déclencheur n’apporte rien à part flatter son ego. En revanche construire un projet sur la dualité nature / architecture humaine ou représenter l’humain dans ces lieux et espaces vides et délaissés, permet d’ajouter de l’épaisseur à votre démarche. Inspirez-vous du travail de photographes urbex reconnus (Alice van Kempen, Niki Feijen, Anthony Dutey, …),
  • Il faut essayer de penser l’image ou les images que vous souhaitez prendre dans ce lieu même s’il est difficile d’anticiper ce point car les lieux abandonnés sont peu représentés en photo. Vous ne saurez donc pas à quoi ressemble l’architecture des ruines. Le mieux est de faire une liste avec l’ambiance souhaitée et une présélection des paramètres, du format, du cadre, de la nature des photos et des options à disposition pour réaliser les meilleures prises de vues et ne vous concentrer que sur la composition au moment de la prise des photographies.

La photographie urbex : est-il possible d'en faire son métier et d’en vivre ?

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Comme tous les photographes, les photographes spécialisés en urbex peuvent vivre de leurs clichés. Voici plusieurs façons de réussir ses ventes d’images et de pouvoir en vivre :

  • Créer une collection originale : une collection sortant de l’ordinaire attirera forcément les regards car les amateurs d’art aiment les photographies d’art uniques. Il s’agit de trouver un sujet captivant à concrétiser lors de prise de vue : lieu abandonné hors du commun, mise en scène originale, composition inventive, format cassant les codes, etc. Une collection avec des exemplaires de qualité permettra d’être repéré et facilitera ainsi les ventes des images. Des photographies au style unique permettront aux acheteurs de choisir vos exemplaires plutôt que ceux d’autres photographes. Un bon exemple à suivre est Alice van Kempen ; elle a su apporter de la fraîcheur et du contraste émotionnel avec ses photos d’urbex mettant en scène un chien blanc entouré de décors délabrés dans un environnement plutôt sombre et noir. Le contraste dans les photos de Alice van Kempen est partout et cela permet à ses photos d’être identifiées au premier coup d’œil. Un autre photographe urbex avec des images de choix est Niki Feijen. Il arrive à retranscrire une ambiance particulière dans des ruines et la finesse de sa lumière est impressionnante, même dans une atmosphère abandonnée. L’art de Niki Feijen est plus nuancé que celui de Alice van Kempen mais apporte une sensation de voyage arrêté. Vous l’aurez compris, Alice van Kempen et Niki Feijen sont des exemples à suivre mais vous pouvez aussi vous inspirer d’autres photographes urbex et même d’un photographe de paysage ou d’architecture pour trouver un angle de création intéressant. La photo de paysage ou celle d’architecture vous aidera à composer efficacement vos images mais vous donnera aussi des informations sur le choix des couleurs et des contrastes  vous parlant plus.
  • Limiter le volume de tirage : un tirage d’art numéroté et signé de votre main aura plus de valeur pour les ventes qu’une photo avec un tirage en grand nombre. Cela s’explique par la rareté de l’image.
  • Bien mettre en valeur ses images : en présentant votre photo sous forme d’impression sur un papier de qualité et dans un cadre en verre, vous apportez plus de valeur à votre image et pourrez ainsi augmenter le prix des ventes. Un choix important d’options et de finitions permettra une personnalisation correspondant aux goûts de chacun et vous permettra d’élargir la liste des potentiels clients. Le client cherche en général des photographies finies, signées et rares à ajouter à sa collection. Si le client est un amateur, il appréciera avoir juste à afficher la photo chez lui sans avoir le travail d’encadrement à réaliser. Il s’agit aussi de bien travailler vos photos pour avoir un rendu impeccable : qualité des couleurs (color gradding, nuances, vibrance, etc.) contraste en noir et blanc et profondeur. Chacun des exemplaires de votre collection devra être traité avec la même minutie sous peine de voir l’acheteur déçu une fois la livraison effectuée et la photo reçue.
  • Trouver un distributeur d’art : un distributeur d’art avec une boutique physique ou une boutique en ligne peut vous faciliter la tâche pour les ventes de vos photos ou d’une collection. Il a en effet une notoriété sans doute plus importante que la vôtre et peut vous éviter de réaliser une grande partie du travail marketing physique ou en ligne nécessaire pour être visible. Essayez de trouver un marchand d’art capable de proposer, via sa boutique, l’impression sur un papier de qualité de vos photographies d’urbex, la gestion des ventes et d’assurer la livraison. Le dernier point est important car selon le type de cadre ou de verre choisi, il peut parfois arriver qu’il y ait de la casse lors de la livraison. Une boutique d’un marchand d’art saura prendre en charge ce genre de désagrément et couvrir les éventuels frais. Néanmoins, un choix de photos plus grand est disponible chez un marchand d’art : assurez-vous que vos photos et que votre collection sortent du lot dans sa boutique pour qu’elles soient ajoutées au panier des clients et transformées en ventes. Vos images ne doivent pas être noyées dans une liste d’œuvres !

Ces éléments vous donnent une idée de comment développer votre activité en créant des exemplaires uniques de photographies d’urbex. Les options vous permettant de commercialiser les photos sont nombreuses mais avoir des services fiables pour le tirage papier et la livraison sont des points clés, outre la qualité de votre travail.

La photographie urbex peut donc être un métier rentable à condition de bien réfléchir et de réaliser une liste des prérequis avant de se lancer dans l’aventure et de s’assurer une continuité de ses ventes !